Après de nombreuses tentatives infructueuses, nous avons enfin eu l’opportunité de répondre à l’invitation de l’école Victor Hugo de Ducey-les-Chéris. Espérant notre réapparition au printemps 2020 et reportée d’année en année pour différentes raisons (conditions sanitaires, indisponibilité…), il aura fallu attendre 2024 pour que les planètes soient enfin « alignées ». Deux cents ans plut tôt, nous aurions peut-être réussi à prédire cette conjonction car à cette époque l’astrologie était encore intimement liée à l’astronomie. Mais les temps ont bien changé depuis et cet aspect est au-delà de nos compétences (et de nos préoccupations).
L’attente fut longue mais en retour nous avons été comblés sur tous les plans, mis à part un (impondérable !), la météo. Partis de Thouars sous un ciel relativement dégagé, les nuages devenaient de plus en plus denses à l’approche de notre destination, et c’est finalement sous une légère pluie que nos avons déchargé notre matériel. Ensuite, les conditions météorologiques allant en s’améliorant, nous avons pu mener à bien tout ce nous avions prévu.
Notre équipe était composé de : Daniel chargé de faire une présentation du logiciel Stellarium ; de Ginette faisant découvrir des poèmes sur le thème de l’astronomie ; Robert en guide inter-planétaire faisant voyager les enfants au moyen d’une courte randonnée et de cinq instruments (belle prouesse !) ; Martin exposant et expliquant une sélection de ses photos et répondant aux diverses questions des enfants (la plus demandée concernait les trous noirs) : et pour finir de Michel, notre photographe officiel.
Dans l’ensemble, nous avons pris en charge une bonne centaine d’élèves (cinq classes CE et CM) et plus encore ! Ces derniers faisant même abstraction des sonneries signifiant la fin des cours, restaient (sagement) pour continuer a assister aux ateliers (instruments et exposition photo) plutôt que d’aller en récréation. Le rythme fut donc soutenu, ne laissant pas de place pour une pause (à part les repas) et encore moins à l’ennui ! L’engouement et la soif
d’apprendre des petites têtes blondes étaient remarquables et peut-être catalysés par une mise en bouche savamment orchestrée en amont par les enseignants.
Avant de quitter les lieux, nous avons fait quelques emplettes dans une ferme bio "le Petit Changeons" en prévision d’un pique-nique sur le chemin du retour. Plutôt que de
s’arrêter sur une aire routière impersonnelle, Robert a eu la bonne idée de faire une halte au pied du donjon du Grand-Fougeray. La Tour Du Guesclin
(son nom officiel) est érigée aux abords d’un lac, lui-même niché au cœur d’un magnifique parc boisé, peuplé de quelques superbes spécimens. Ce cadre bucolique a conclu notre épopée avant de retrouver nos terres thoursaises.
Martin
atelier du 17 mai :
Comme lors des deux précédents ateliers, une bonne partie de notre réunion fut consacrée à notre prochaine intervention auprès de l’école Victor Hugo de Ducey-les-chéris, mais nous ne pouvions pas passer à côté de l’événement pour le moins exceptionnel survenu dans la nuit du 10 au 11 mai dernier. Ceux qui ont eu la chance d’en être témoins ne sont pas près d’oublier ce spectacle grandiose. Vous l’aurez sûrement deviné, il s’agit de la puissante aurore boréale qui était observable sur une large partie de notre planète.
Après avoir fait le point sur le matériel à ne surtout pas omettre d’emmener et s’être concertés sur notre moyen de locomotion, nous avons passé la dernière heure a contempler différentes photos.
La tempête géomagnétique qui a frappé notre planète était de catégorie G5 (la plus haute échelle). Elle a été déclenchée par une série d’éruptions solaires (6, dont 4 en moins de 24h) provenant majoritairement de la tache AR 3664, qualifiée d’événement Carrington (célèbre aurore du 1 septembre 1859). Cette tache était si grande que l’on pouvait facilement y faire loger plus de quinze fois la Terre sur sa longueur ! Toutes les conditions étaient réunies pour ce qui s’annonçait comme être une merveilleuse soirée et Martin ne voulait pour rien au monde manquer cette opportunité, d’autant que la Lune et la météo étaient favorables. Ce fut tout simplement féerique ! Les aurores étaient visibles à l’œil-nu d’un crépuscule à l’autre, avec un maximum d’activité entre minuit et 2h00. Le lendemain soir l’aurore était encore présente, malheureusement on ne pouvait la voir (faiblement) qu’en photographie. En revanche d’autres contrées ont eu la chance d’assister visuellement au phénomène deux soirs de suite, comme aux États-unis par exemple (voir photo C06 prise de deuxième soir, où l’activité était moins intense). De nombreux témoignages provenant de pays aussi variés que le Mexique, Hawaï, la Namibie, Puerto-Rico, la Nouvelle Calédonie montrent que l’aurore s’étendait à de faible latitudes, au-delà des tropiques. De ce fait, cet événement rentre aisément dans le top 20 des plus grandes aurores des cinq derniers siècles.
Toutes celles et tous ceux qui n’ont pu assister à ces quelques heures de magie peuvent prier (la déesse Uranie, ou bien Hélios ?) pour que cela se reproduise dans le courant des premières semaines du mois de juin. Certes cette probabilité reste faible, mais la tache AR 3664 et sa sœur (presque jumelle) AR 3663 vont survivre quelques temps et revenir, avec la possibilité de frapper à nouveau notre planète.
Photos de Martin :
Photos du web :
Martin
atelier du 6 janvier
Martin
(*) excellente frangipane confectionnée par un chef pâtissier: le père de Martin.